Conseil
municipal
de Marseille du 11 octobre 2004
DGF,
DSU, GPV : une réforme ubuesque et scandaleuse !
Dotation de solidarite urbaine
Grand projet de ville
Tahar
RAHMANI - Convention Citoyenne
Monsieur le Maire,
Ce
rapport que nous voterons sans réserves, me permet
d’intervenir sur deux dossiers majeurs ayant trait
à la politique nationale de cohésion sociale
et de renouvellement urbain.
Le
premier porte sur la DSU (Dotation de Solidarité
Urbaine), le second sur le G PV (Grand projet de Ville).
Vous disant cela, et en plus des deux Adjoints concernés,
je m’adresse tout particulièrement aux Parlementaires
de notre ville.
Concernant
la DSU, M. l’Adjoint chargé des finances,
un projet de loi de programmation pour la Cohésion
sociale présenté par JL BORLOO contient dans
son art. 59 deux mesures importantes.
- Doubler
en 5 ans le volume de la Dotation de Solidarité
Urbaine à répartir entre les communes
avec un montant annuel global de 120 M€.
-
Mieux tenir compte dans la répartition de cette
dotation de la population en ZUS et en ZFU.
C’est un geste politique fort d’une
grande importance car il permettra enfin aux communes aux
ressources fiscales faibles de faire face aux charges urbaines
écrasantes.
Et je peux vous dire qu’aucun Maire concerné
par la mesure qu’il soit de droite ou de gauche ne
contestera la mesure.
Il y a parfois des bonnes idées qui sont
entendues, et je ne peux que m’en féliciter.
Seulement voilà, dans le projet de loi qui sera soumis
aux deux parlements très bientôt, et sans navette,
les communes de plus de 200 000 habitants, y compris
avec ZUS et ZFU en seront exclues.
On peut penser que pour des villes comme Toulouse ou Nantes
ce n’est pas important et même normal, mais
des villes comme Marseille aux ressources fiscales faibles,
ce n’est pas admissible. Et cela l’est d’autant
moins que le montant de la DGF stagnera voire diminuera.
Si ce n’était que cela, mais non M. le
Maire, mes chers collègues, voilà désormais
que l’on nous annonce la suppression des GPV.
Assistant à une réunion à Paris avec
quelques Maires de la couronne parisienne et de l’Est
Lyonnais, on nous annonce, M. l’Adjoint en charge
du GPV que les crédits d’État sur l’investissement
seront désormais fléchés sur l’ANRU
(Agence Nationale pour le Renouvellement Urbain) et que
les crédits de fonctionnement seront supprimés.
La situation là, devient ubuesque.
Notre GPV, le plus important de France, qui a mis 4 ans
à se construire, avec les mille difficultés
que l’on sait, et qui doit maintenant entrer dans
une phase active est mis à terre.
Et pour récupérer les crédits des opérations
programmées, qui seront déléguées
à l’ANRU, cela va être un terrible jeu
de piste où ne gagneront que les meilleurs combattants.
Alors pour résumer, entre les baisses des
crédits ordinaires des dépenses des contrats
de Ville notamment (- 48 M€ en 2005), une DGF mise
à mal, une DSU équitable mais qui ne concerne
pas des villes en grandes difficultés comme Marseille
et un GPV dont les crédits sont dérobés
au profit d’une nouvelle instance et le contrat signé
en 2000 déchiré, il y a lieu d’être
plus qu’inquiets, scandalisés.
Il
est plus que nécessaire de monter au combat, pour
défendre Marseille,
pour défendre nos quartiers où résident
les plus faibles d’entre nous.
Pour
notre part nous y sommes prêts.
Monsieur
le Maire.- Inutile de vous dire, M. RAHMANI,
que ce que vous avez dit, notamment concernant les villes
de plus de 200 000 habitants, ne m'avait pas échappé
car je vous parlais tout à l'heure de la ténacité
qu'il faut aux postes d'élus que nous sommes, c'est-à-dire
lutter à la fois pour obtenir ce que l'on pense juste
pour notre Ville, quel que soit le Gouvernement. Oui, ces
dispositions, si elles étaient appliquées,
seraient préjudiciables pour Marseille et, bien entendu,
je ne les accepte pas et, bien entendu, j'ai déjà
fait part au Ministre concerné de la difficulté
dans laquelle nous nous trouverions et de modifier en cela
la loi. Et si le Gouvernement persistait à présenter
ce genre de loi, les parlementaires de Marseille à
l'Assemblée Nationale et au Sénat, nous ferions
des amendements pour corriger ce texte, parce qu'il n'y
a pas de raison que Marseille, avec les efforts que nous
faisons, soit pénalisée par une loi qui déciderait
tout d'un coup que les villes au-delà de 200 000
habitants, ayant bénéficié d'une zone
franche, de ceci ou de cela, ne seraient plus admises à
bénéficier de fonds particuliers. Ce n'est
pas acceptable. Donc, vous avez raison de le dire et j'approuve
la manière dont vous le dites parce que c'est positif,
cela ne se compare pas à d'autres élucubrations.
Hôtel 4 étoiles
38/40 Quai de Rive Neuve & rue Robert : un nouveau cadeau
aux promoteurs hôteliers et une barre devant Saint
Victor
ENVIRONNEMENT,
HABITAT ET CADRE DE VIE
COMMISSAIRE RAPPORTEUR : M. GAUDIN Jean-Claude
196 - 04/0994/EHCV
SECRETARIAT GENERAL - DIRECTION GENERALE DE L'URBANISME
ET DE L'HABITAT - Réalisation d'un ensemble hôtelier
quatre étoiles sur le Vieux-Port - 38/40 Quai de
Rive Neuve – 7e arrondissement. Prise en charge
de la dépollution des terrains.
(04-10420-SG)
Monsieur
SANMARCO.- Monsieur le Maire, s'agissant de ce
projet d'hôtel quatre étoiles appelé
abusivement "38/40 Quai de Rive Neuve", je voudrais
appeler votre attention personnelle. C'est un dossier complexe,
puisqu'il s'agit à la fois de l'installation d'un
hôtel, d'un parking, d'un espace vert sur le parking
et éventuellement d'un ascenseur.
Nous avons voté le principe même de cette opération,
il y a plus de deux ans. Sur le principe, je n'y reviens
pas. Mais je voudrais attirer votre attention sur le fait
qu'au-delà du 38/40 Quai de Rive Neuve, vous avez
le deuxième bâtiment de l’hôtel,
celui dont on ne parle jamais, et pour cause ! Celui
qui est rue Robert, à droite en montant cette rue
depuis le quai et qui va jusqu'à la rue Neuve Sainte-Catherine.
Or, c'est celui-là qui nous pose problème.
Vous allez pour le construire enlever la passerelle piétonne,
dit-on provisoirement, et j'espère que vous respecterez
votre engagement qu'un lien piéton sera rétabli.
Mais surtout, ce deuxième bâtiment, qui n'est
donc pas Quai de Rive Neuve mais rue Robert, est d'une hauteur
manifestement excessive puisqu'il a été aligné
sur d’anciennes verrues voisines dont il vous serait
difficile d'ailleurs de demander aux propriétaires
le permis de construire puisqu'ils ne l'ont jamais eu. Or,
ce bâtiment va entraîner la disparition totale
des vues sur le Vieux Port dans un endroit extrêmement
touristique de Marseille, venant du Four aux Navettes ou
depuis l'Abbaye Saint-Victor. Ce bâtiment de la rue
Robert, pas celui sur le Quai, sera une barre qui va complètement
boucher toutes les perspectives visuelles sur le Vieux Port.
Vous répondez, lorsque l'on vous interroge sur cette
question, que ceci est conforme au POS. Bien évidement
puisque le POS, c'est vous qui l'avez élaboré
en fonction de vos projets ! Vous avez également
pris appui sur les résultats d'une enquête
publique : or celle-ci n'a jamais eu lieu. Vous parlez
également de l'avis favorable de l'architecte des
bâtiments de France : c’est dans ce quartier
une bien pauvre référence quand on voit l'état
de délabrement du périmètre autour
de Saint-Victor ! Regardez l’énorme panneau
bleu fluorescent de la carrosserie qui est à moins
de 15 mètres de l’édifice classé
monument historique, sans parler du squatter qui avait installé
sa tente contre le mur de l’abbaye pendant tout l'été…Vous
parlez également de réunions de CIQ sur ce
sujet qui n'ont jamais eu lieu. Tous les arguments que vous
citez sont peu probants.
Or j’ai en main, Monsieur le Maire, et je souhaiterais
que vous le regardiez personnellement, le document qui a
été remis, mais personne peut-être ne
l'a lu, lors du Conseil Municipal du mois de juillet 2002.
Regardez les photos qui montrent le projet .Il est évident
que la ligne de faîte du bâtiment de la rue
Robert atteint le sommet du deuxième niveau inclus
du bâtiment situé 1 rue d' Endoume, ce qui
signifie qu'il y a là trois niveaux depuis le nouveau
magasin de vente de Carbonnel, pas l'ancien de l'autre côté,
et deux étages en plus qui seront désormais
confrontés à un effet de barre absolu.
Vous comprendrez donc bien que lorsque vous nous présentez
ce rapport aujourd'hui, dont l'objet –je vous le signale–
est d'accorder un nouveau cadeau aux promoteurs hôteliers,
nous ne puissions pas vous approuver. Le principe d’une
prise en charge de la dépollution du terrain avait
déjà été voté et nous
étions d'accord. Mais, la dernière fois, il
s'agissait d'un accord pour 150 000 Euros hors taxes pour
les frais de dépollution, étant entendu –et
c'est écrit en toutes lettres dans la délibération
du mois de juillet 2002– que si les frais réels
excédaient ce chiffre de 150 000 Euros, les parties,
c'est-à-dire la Municipalité et le promoteur,
se reverraient pour une réunion arrêtant ce
qui allait se décider. Le résultat de cette
brillante réunion, dont je ne sais sous l'égide
de qui elle a eu lieu, ne mérite pas de félicitations
puisque le total maintenant est passé de 150 000
à 274 000 Euros, c'est-à-dire 82 % de hausse
et dont l'intégralité –on se demande
s'il y a eu négociation– est à la charge
de la Ville.
Vous comprendrez bien, Monsieur le Maire, que pour les personnes
qui sont justement dans les immeubles concernés par
la construction d’une barre à quelques mètres
de leur domicile -- qui vous ont écrit extrêmement
poliment, en faisant remarquer qu'ils n'ont jamais entendu
parler d'une quelconque concertation, que le CIQ n'a jamais
été mis au courant de quoi que ce soit, et
qu'aucune réunion ou enquête publique n'a jamais
eu lieu – vous comprendrez que ces personnes, qui
sont des citoyens de Marseille dont vous avez les noms,
qui estiment que leur bien sera frappé d'une dévaluation
immédiate de 50 % par la construction de la barre,
ne comprennent pas qu'un cadeau aussi important soit fait
au promoteur de la dite barre.
Je souhaiterais donc, Monsieur le Maire, que vous veniez
sur place et que comme vous l'avez fait pour le projet de
la traverse Targuist, vous veniez sans prévenir personne
afin de regarder exactement ce qui se prépare sous
votre autorité. Venez un jour sans vent, faites envoyer
des petits ballons témoins et vous verrez jusqu'où
va ce bâtiment de la rue Robert et quelles seront
les vues supprimées dans l'ensemble du quartier.
C'est-à-dire qu'au-delà de l'intérêt
particulier d'un certain nombre de vos concitoyens qui méritent
votre respect, les perspectives touristiques de l'ensemble
de ce quartier, qui est pourtant majeur pour Marseille,
vont être gravement handicapées par ce qui
restera dans l’histoire comme une grave bêtise
à laquelle restera attachée votre nom. Il
vous est encore temps de réagir. C’est ce à
quoi je vous engage.
Monsieur
le Maire.- S'il est un projet dont nous avons parlé
et reparlé ici dix fois, montré des images,
même des images fausses puisque la veuve de l'ancien
Maire disait à une époque : "Mais attention,
qu'est-ce que vous allez construire ?" alors que rien
n'était encore prévu. Tous les recours ont
été faits sur ce projet, comme partout dans
cette Ville. Que l'on veuille construire un bâtiment
de logements sociaux, de moyen standing ou de standing,
ou un hôtel, quel que soit le projet il est systématiquement
attaqué ! Tous les recours ont eu lieu. Avec M. PROTO,
le Président du CIQ, défunt, avec M. ROATTA,
nous avons toujours parlé de cela.
Maintenant que cela arrive, en réalité les
personnes qui habitent là, toute honorables qu'elles
soient, pensaient que jamais nous n'arriverions à
faire un hôtel à cet endroit, jamais ! Et par
conséquent, elles dormaient tranquilles. Eh bien,
là aussi, nous y arrivons, et là aussi, c'est
l'intérêt général qui prime et
pas l'intérêt particulier. C'est ma règle
! …Je vois sursauter la dame d'à côté,
ce sera ainsi tant que je serai là !
Et les règles d'urbanisme, M. SANMARCO, sont respectées.
L'architecte des monuments de France n'a rien eu à
dire. Par conséquent, nous sommes dans la légalité.
Là, comme pour les Flots Bleus, vous pouvez vous
étrangler parce que nous arrivons au bout et parce
que nous avons gagné, mais nous gagnons quand même
! Et s'ils ne veulent plus voter pour moi, ce ne n'est pas
grave !
(Applaudissements dans les rangs de la majorité)
Le
rapport 04/0994/EHCV mis aux voix par Monsieur le Maire
est adopté à la majorité, le Groupe
Communiste et partenaires et le Groupe Convention Citoyenne
votant contre.
Eau
et assainissement : les obligations légales de transparence
ne sont pas remplies
ENVIRONNEMENT,
HABITAT ET CADRE DE VIE
COMMISSAIRE RAPPORTEUR : M. GAUDIN Jean-Claude
1 - 04/0806/EHCV
DIRECTION DES SERVICES CONCEDES ET DES SOCIETES D'ECONOMIE
MIXTE - Rapport annuel sur le prix et la qualité
des services publics de l'eau et l'assainissement –
Exercice 2003.
(04-10271-Dsc)
Monsieur
SANMARCO.- Ce rapport porte sur l'analyse annuelle
du prix et de la qualité des services de l'eau et
de l'assainissement dans la commune de Marseille. J'ai déjà
eu l'occasion d'aborder cette question en Conseil de Communauté
Urbaine à l’occasion d’un rapport relatif
à l'ensemble des communes, je voudrais y revenir
car, à l'évidence, les documents qui nous
sont soumis ne correspondent toujours pas à l'obligation
légale de transparence qui s’impose aux collectivités
locales.
J'avais déjà fait apparaître, à
l'occasion du débat en Communauté Urbaine,
qu'au vu des renseignements qui nous étaient fournis
–je ne parle que de ceux-là puisque ce sont
les seuls qui nous sont fournis– il apparaissait qu'il
n'y avait aucun lien entre la facturation et le service
rendu, ce qui quand même posait un problème
aux élus que nous sommes. Vous m'aviez, Monsieur
le Maire, aimablement répondu en me donnant acte
de la pertinence de mes remarques et vous m'aviez dit qu'avant
l'année prochaine il y serait fait réponse.
La question que je me permets de vous poser aujourd'hui,
c'est qu'à l'occasion de ce rapport spécifique
sur Marseille ces obligations ne sont toujours pas remplies.
N'y voyez de ma part aucun sous-entendu ni aucun procès
d'intention. Je crois qu'il y a, là, des habitudes
qu'il faut petit à petit changer, parce que les lois
sont récentes et qu'il y a une inertie administrative
qu'il faut briser. Mais je voudrais vous faire remarquer
que les obligations légales ne sont pas remplies.
Par exemple, en matière d'eau, vous ne nous communiquez
la composition du prix de l'eau que pour les usagers domestiques,
uniquement. Or, ceux-ci ne représentent que 36 %
de l'eau consommée ; c'est donc une part minoritaire
de l'eau dont nous sommes responsables qui apparaît.
Je reviendrai sur les conséquences politiques que
nous devons en tirer.
En matière d'eau et d'assainissement, par contre,
je vous signale qu'en ce qui concerne la dette il nous est
bien indiqué l'annuité, le remboursement du
capital et intérêts, mais rien sur l'encours,
rien sur les échéances. Or, pour ceux qui
s'intéressent au devenir de Marseille, c'est de ces
informations dont ils ont besoin.
Egalement, en ce qui concerne les travaux réalisés
pour l’eau comme pour l’assainissement, dans
les documents qui nous sont fournis nous avons la liste
des travaux réalisés mais nous n'avons pas
les montants. Donc, on ne sait pas à quoi nous nous
sommes engagés.
Or, ces obligations légales non seulement ne sont
pas remplies dans le document que vous nous avez communiqué
alors même qu’elles correspondent à des
problèmes politiques sérieux.
S'agissant de l'eau, régulièrement –et
je vous en remercie– vous revendiquez une certaine
continuité dans la gestion du service d'eau dans
notre ville. En effet, la qualité est reconnue comme
excellente et le prix est parmi les plus bas. Mais dans
le récent rapport de la Cour des Comptes nationale
il avait été indiqué que le fait de
procéder à une tarification diversifiée
en fonction du type d'usagers, collectivités locales,
agriculteurs, entreprises, et enfin particuliers, ce fait
créait une rupture d'égalité des usagers
devant le service public puisque cette répercussion
se faisait au détriment du prix de l'eau facturée
aux ménages.
Il y a quelque chose qui est grave et sur lequel je demande
que les informations nous soient fournies, conformément
à l'exigence de la Cour des Comptes, qui n'est que
le rappel de la loi de 1995.
En matière d'assainissement, plus inquiétant,
il nous est communiqué que le prix de la redevance
d'assainissement a fait un bond de 20 % en 2002 pour
les usagers domestiques, alors qu'à la différence
du service de l'eau, la qualité en matière
d’assainissement est moyenne, voire moins que moyenne.
Des déversements sont significatifs, nombreux. On
note d'ailleurs qu'en 2003 il y a eu 3 604 plaintes.
Bien sûr on peut dire que le service des plaintes
fonctionne mais cela veut dire quand même qu'il y
a beaucoup de problèmes qui sont posés. Et
demandez par exemple à tous les professionnels du
Port ! Simplement dans les quinze derniers jours, la fréquentation
du Port de Commerce était insupportable du fait des
odeurs pestilentielles dues à des déversements
catastrophiques liés à des ruptures de canalisations
dans les quartiers Nord.
Voilà pourquoi, Monsieur le Maire, nous souhaitons
que la loi soit respectée…Les obligations légales
de transparence qui pèsent sur tous les Maires ne
sont pas remplies dans les documents que vous nous communiquez.
Dans le rapport de la Cour des Comptes qui soulevait déjà
ces questions, vous avez explicitement répondu que
ces renseignements, que dès lors vous les demandiez
à la Société des Eaux, ils vous étaient
communiqués. La belle affaire ! Il ne manquerait
plus que ce ne soit pas le cas ! Mais la loi de 1995 n'a
pas été faite pour veiller à ce que
vous soyez informé. Ca a toujours été
le cas depuis la création de la société
des eaux de Marseille. La loi de 1995 a été
faite pour informer les élus, ceux de la majorité
comme ceux de l'opposition, et au-delà des élus,
pour informer l'ensemble des citoyens et des usagers. Je
vous redemande donc, sans aucun procès d’intention,
d’y remédier et de nous communiquer les informations
que la loi énumère comme devant figurer dans
les rapports annuels relatifs au service de l’eau
et de l’assainissement.
Monsieur le Maire, merci de votre attention.
Monsieur
ASSANTE.- Monsieur le Maire, chers collègues,
en réponse à M. SANMARCO, certes, ce rapport
nous est proposé aujourd'hui au Conseil Municipal
pour avis mais la compétence en est celle de la Communauté
Urbaine, où sans doute notre collègue ne manquera
pas de reposer les questions, vendredi prochain, puisque
nous avons une séance sous votre autorité.
C'est le premier point.
Deuxièmement, tout ce qui est mis dans le cahier
des charges nous liant à la Société
des Eaux de Marseille est parfaitement conforme et le travail
qui est réalisé, les efforts qui sont faits
par la Société des Eaux, correspondent parfaitement
à ce que nous demandons.
Troisièmement, on ne peut pas mettre en évidence
ce qui, quand cela arrange M. SANMARCO, est lié au
prix du mètre cube de l'eau que l'on peut faire par
rapport aux usagers industriels et en même temps le
mettre en opposition avec le prix du mètre cube de
l'eau de l'usager.
Monsieur le Maire, sous votre autorité, il y a quelques
années en arrière, vous aviez demandé
à notre ami Jean-Louis TOURRET et moi-même
d'intervenir très précisément pour
diminuer le prix du mètre cube de l'eau par rapport
à ce qui était payé par les usagers.
Et, aujourd'hui, le prix du mètre cube de l'eau que
nous payons, en 2004, est inférieur au prix du mètre
cube de l'eau que l'on payait en 1999. Donc, l'évolution
depuis votre gestion, Monsieur le Maire, a été
simplement de 8,9 %, c'est-à-dire de moins de 1 %
par an, ce qui est considérable lorsque l'on connaît
ce qui peut se passer ailleurs. Il y a donc un prix raisonné.
Il y a aussi un travail d'investissement qui est réalisé.
Il est inutile de revenir sur tous les travaux qui sont
réalisés par la Société des
Eaux de Marseille pour réhabiliter le Canal de Marseille,
pour refaire l'usine de Sainte-Marthe, pour revalider tout
ce qui est conduite d'eau potable par rapport à la
population marseillaise. En aucune manière, sur ce
dossier, nous ne pouvons être pris en défaut.
Et lorsque l'on évoque les odeurs pestilentielles,
comme cela vient d'être dit, en aucune manière
cela ne peut être de la compétence de la Société
des Eaux de Marseille parce que cela provient du réseau
d'assainissement et le réseau d'assainissement, c'est
nous. Nous le travaillons, nous le validons, nous le contrôlons
régulièrement et la SERAM intervient pour
nous chaque jour, dès qu'il en est nécessaire.
Mais il est vrai qu'il y a, à l'intérieur
du secteur Nord de Marseille et plus particulièrement
du Port de l'Estaque à l'intérieur du périmètre
du Port Autonome, des rejets qui s'effectuent. M. DUTOIT
connaît aussi bien que moi cette question puisque,
aujourd'hui, nous travaillons avec Charbonnages de France,
car, comme la fermeture de la mine de Gardanne est en cours
aujourd'hui, nous devons traiter les eaux qui sont rejetées,
parce qu'il y a des eaux souterraines en quantité
non négligeable. Et, aujourd'hui, je peux dire que
l'on fera une station de traitement des eaux avant que ce
soit rejeté à l'intérieur du Port.
On va faire une nouvelle réunion avec la DRIRE sur
cette question, qui fait que, quels que soient les habitants
de Marseille, quels que soient leurs quartiers, nous entérinons,
nous anticipons leurs préoccupations et leurs soucis.
Et vous ne devriez donc plus rien sentir dans ces quartiers
parce que, de plus, tout ce que nous avons planifié
sur le plan assainissement et sur le plan pluvial et en
même temps travaillé avec la Société
des Charbonnages de France, fait que toute l'intervention
de notre collègue SANMARCO est aujourd'hui caduque.
Je crois que nous sommes dans la bonne voie et nous allons
continuer dans ce sens, Monsieur le Maire. Merci beaucoup.
Monsieur
SANMARCO. La nullité de cette réponse
est affligeante. Si les informations légales ne nous
sont pas fournies ici, nous demanderons ailleurs l’application
de la loi.
Le
rapport 04/0806/EHCV mis aux voix par Monsieur le Maire
est adopté à l'unanimité, le Groupe
Communiste et partenaires et le Groupe Convention Citoyenne
s'abstenant.
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