Conseil
municipal
de Marseille du 16 juillet 2004
GPV
(Grand projet de ville) : une usine à gaz qui
ne marche pas !
DIRECTION
GÉNÉRALE DE LA LOGISTIQUE ?Approbation d'une
convention de mise à disposition de moyens entre
la Ville de Marseille et le Groupement d'Intérêt
Public pour le Grand Projet de Ville de Marseille-Septèmes.
Philippe
SANMARCO.- Monsieur le Maire, il y a déjà
deux ans, à l'occasion d'un Conseil Municipal en
date du 16 décembre, une belle unanimité
se dégageait de la gauche à la droite de ce
Conseil pour saluer le grand programme GPV, le Syndicat
mixte, etc. Nous avions, les élus du groupe Convention
Citoyenne, été les seuls à dire que
cette usine à gaz ne marcherait pas et nous nous
y étions opposés. Force est de constater,
deux ans après, que, malheureusement, nous avions
raison.
Dans le dernier numéro d’Objectif Méditerranée",
magazine de la vie économique, où il est question
de la cité des Flamants on lit que ce que je dénonçais
il y a deux ans, continue de faire des ravages. Les freins
à l’action publique ont non seulement perduré
mais se sont accrus. Maintenant, il est question, je cite,
des « inévitables "guéguerres"
politiques locales autour de la gestion du GPV ».
Et le dernier frein en date, c'est la mise en place de l'Agence
Nationale de la Rénovation Urbaine, qui a rechangé
les règles du jeu, probablement avec les meilleures
intentions du monde, et qui fait que des retards n'ont cessé
de s'accumuler.
Il semble donc que dans le partenariat que nous avions dénoncé
dans cette affaire, où tout le monde se tient par
la barbichette, où il y a trois Conseils de Secteur,
deux Conseils Municipaux, le Conseil Régional, le
Conseil Général, deux GIP, etc., plus personne
ne sait qui prend les responsabilités. Le Conseil
Général n'a toujours pas débloqué
les fonds, puisqu'il mène sa politique à part,
ce qui est son droit, mais du coup il paralyse tout simplement
l'ensemble des opérations. Je ne reprendrai pas la
parole sur le rapport 131 où l'ensemble des financements
du Conseil Général a d'ailleurs disparu. Le
représentant du Conseil Général au
GIP, M. Joël DUTTO, selon les informations qui
sont en ma possession et qu'il sera facile de vérifier,
a déclaré récemment qu’il ne
serait pas potiche dans l'affaire et que si les choses devaient
continuer ainsi il en tirerait les conséquences.
Cette affaire est grave, ce sont des centaines de milliers
de personnes qui sont concernées. On n'entend que
des déclarations en coup de trompette, les édiles
se félicitent entre eux, alors que cela n'avance
pas. C’est malheureusement souvent le cas dans notre
ville.
Monsieur
DUTOIT.- Monsieur le Maire, effectivement, moi
aussi j'ai une très grande préoccupation pour
l'avenir. Nous voterons bien entendu ce rapport puisqu'il
s'agit de la mise à disposition de moyens des Services
de la Ville au GPV. Mais je suis très inquiet par
rapport à la question du GPV, peut-être pas
tout à fait pour les mêmes raisons que mon
ami SANMARCO mais pour deux raisons.
Tout d'abord, premièrement, parce que le GPV doit
fonctionner avec l'ensemble des Collectivités et
que l'ensemble des Collectivités doit s'engager,
y compris financièrement, pour les projets qui sont
élaborés. Et d'ailleurs, une des raisons pour
lesquelles le GPV de Marseille – avec mon ami Garo
HOVSEPIAN ou mon amie Lisette NARDUCCI on peut en témoigner
–, les projets, les travaux ont été
avancés par la concertation avec les Mairies de Secteur,
c'est ce qui a fait l'efficacité du rôle, du
travail du GPV. Il est vrai que le financement croisé
peut amener une distorsion quand les Collectivités
ou l'État – et c'est là où je
veux en venir – ne mettent pas la main à la
poche comme il le faudrait et surtout en temps voulu.
Monsieur le Maire, j'attire votre attention ainsi que celle
du Conseil Municipal et de l'ensemble des Maires de Secteur
car au niveau de l'État personne n'a remarqué
qu'il n'y a plus de Ministre de la Politique de la Ville.
Il y a un Ministre de la Cohésion Sociale, dixit,
mais plus de Ministre de la Politique de la Ville. Je pense
qu'il s'agit là des prémices d'un désengagement
total de la part de l'État dans ce qui était
la Politique de la Ville.
Et je vous rappelle, Monsieur le Maire, et vous le savez
très bien puisque vous avez été Ministre
de la Politique de la Ville, que si Marseille, si les quartiers
Nord, bien sûr, étaient les premiers concernés
parce que plus défavorisés, mais si Marseille
veut retrouver dans l'avenir une quelconque aura ou une
évolution politique, c'est parce que dans ces quartiers
en difficulté les financements croisés, y
compris de l'État, de la Région et du Conseil
Général, ont permis d'abonder un fonds par
le GPV ou le DSU notamment, afin de rattraper les retards
et avoir des perspectives très importantes dans ces
arrondissements de Marseille.
Donc, j'attire votre attention et je souhaite ne pas être
un oiseau de mauvais augure, et de ce point de vue, à
la fois par la volonté de tous de financer et à
la fois pour l'avenir, par rapport à la politique
du Gouvernement, je pense qu'il s'agit d'être très
préoccupé quant à l'avenir du GPV.
Monsieur
SUSINI.- Il est vrai que la programmation des réalisations
à mettre en œuvre dans le cadre du GPV a été
actée par l'ensemble des partenaires au sein du Conseil
d'Administration. Mais si la Ville, la Région et
l'État ont pris des décisions en vue de donner
un commencement d'exécution à cette programmation,
le Conseil Général ne l'a pas encore fait,
au point que l'ensemble des projets est remis en cause au
niveau essentiellement des 13e et 14e arrondissements.
Nous avons donc envoyé une lettre à Monsieur
le Président du Conseil Général pour
lui demander s'il comptait honorer les engagements qui avaient
été pris en son nom au sein du Conseil d'Administration
et de l'Assemblée générale du GIP du
GPV. Une réponse positive nous a été
apportée, M. GUERINI nous a répondu qu'il
honorerait tous les engagements qu'il a pris au titre de
la programmation 2003 et 2004. Mais, à ce jour, le
dossier n'a pas été inscrit à l'ordre
du jour de cette assemblée et nous n'avons reçu
aucun crédit permettant de réaliser les projets
sur lesquels nous nous sommes engagés.
Monsieur
le Maire.- Est-ce que M. SUSINI peut nous
préciser si c'est par écrit que le Conseil
Général a dit qu'il respecterait ?
Monsieur
SUSINI.- Tout à fait ! C'est une lettre
de M. GUERINI qui vous a été adressée
et dont j'ai reçu copie.
Monsieur
le Maire.- Très bien ! Dans ce cas,
on peut penser que l'on ira peut-être un peu plus
vite mais il est vrai que ce genre d'usine à gaz
existe. Il est vrai aussi que l'on ne peut pas nous dire :
"il faut des financements plus importants". Ils
ne peuvent être que croisés et il faut que
tout le monde joue le jeu dans le même sens. Ce n'est
pas aussi simple, vous venez d'en faire la démonstration,
même si vous le dites avec beaucoup de délicatesse.
Je comprends l'argument de M. DUTOIT mais il me semble
que M. BORLOO a plus de pouvoirs et aura plus de moyens
que ses prédécesseurs dans la Politique de
la Ville. Je le pense. Dans la réhabilitation urbaine,
le Haut fonctionnaire qui est chargé de cela, M. VANDEMALE,
était à mon Cabinet quand j'étais Ministre,
comme vous avez bien voulu le rappeler. Nous avons retenu
trois sites : deux dans le secteur Nord, Saint Paul
et la Solidarité Kallisté et un dans le Sud,
la Soude. Voilà les trois lieux où il y aura
une réhabilitation très forte qui sera faite.
Je répète : Saint Paul, Kalliste et la
Solidarité, qui en a vraiment besoin, et la Soude
dans le secteur Sud. Deux dans le secteur Nord, un dans
le secteur Sud, cela me paraît convenable.
Je mets aux voix ce rapport.
Le
rapport 04/0696/EFAG mis aux voix par Monsieur le Maire
est adopté à l'unanimité.
La
salle du Jeu de Paume, le hammam et la Marseillaise
DIRECTION
GENERALE DE L'URBANISME ET DE L'HABITAT - DIRECTION DE L'HABITAT
ET DU LOGEMENT - SERVICE DEVELOPPEMENT ET RENOVATION DE
L'HABITAT ?PROJET CENTRE VILLE - Périmètre
de Restauration Immobilière Thubaneau – 1er
arrondissement - Projet de mémorial de "La Marseillaise"
- Avenant n° 8 à la convention publique
d'aménagement n° 93/177 entre la Ville et
Marseille Aménagement.
Philippe SANMARCO.- Monsieur le Maire,
s'agissant de ce local du Jeu de Paume où a été
chantée "La Marseillaise" quelques jours
avant le départ des héroïques soldats
dont les noms sont inscrits sur la plaque qui est ici même
derrière vous, je vous rappelle qu'il y a déjà
plusieurs années, à l'occasion déjà
d'un rapport quasiment identique sur ce même projet,
j'avais appelé votre attention sur l'intérêt
et l'urgence qu'il y avait pour cette opération.
Vous m'aviez simplement répondu qu'il n'y avait pas
lieu de s'inquiéter et que si les Municipalités
précédentes n'y avaient pas installé
un hammam, on n'en serait pas là aujourd'hui. Ce
n'est pas au fin historien que vous êtes que je rappellerai
que le hammam qui était là-bas a été
installé au milieu du XIXe siècle à
un moment où la relation à l’Orient
n'était pas ce qu'elle est devenue aujourd'hui. Vous
m’aviez donc répondu par une pirouette polémique
et mensongère. Je m’adresse donc à nouveau
à vous pour vous rappeler que cette opération
n'avance pas. Cela fait pourtant plusieurs années
que des rapports sont votés à ce sujet. Je
parle sous le contrôle de mon collègue Roland
BLUM, Président de Marseille Aménagement en
charge de l’opération. Le compte rendu d'activité
de 2002 en fait état de manière très
explicite. Un compte rendu d'avancement d'opération
du 1er février 2003 nous dit que ce sera réalisé
en 2004 et le compte rendu d'activité de 2003 nous
redit que cette opération est en cours de réalisation.
Le seul intérêt de ce rapport, contrairement
à ce que l'on nous annonce à coup de trompette
dans la presse, est de faire le constat que rien n'avance
et que vous êtes de ce fait obligés de proroger
le mandat que vous avez donné à Marseille
Aménagement parce que, à l'intérieur
du temps qui lui était imparti, cette société
n’a rien fait. C'est dire la surprise que j'ai eue,
comme j'imagine beaucoup d'autres Marseillais, lorsque sur
mon téléphone cellulaire, hier après-midi,
j'ai reçu par un canal dont vous êtes à
l'origine, l'information selon laquelle un musée
sur La Marseillaise allait être réalisé.
Ce n'est pas vrai, cela n'avance pas et je souhaiterais,
Monsieur le Maire, que vous regardiez cette affaire.
Jean-Claude
Gaudin.- M. SANMARCO a sans doute raison en
disant que cela a pris un peu de retard, mais je vais le
rassurer. Il y a des choses auxquelles j'attache une valeur
sentimentale, là c'est le cas. Donc, je peux dire
à M. SANMARCO qu'avant 2007 ce sera fait.
Le problème est que, si le lieu est historique, nous
n'avons pas dans nos archives et dans les richesses de la
Ville, muséales et autres, beaucoup de choses. Effectivement,
sans doute que plusieurs fonctionnaires ont pu imaginer,
lorsque j'ai évoqué cela, que peut-être
je changerais d'avis au fur et à mesure du temps,
en fonction du peu de matériaux dont on disposait
et que peut-être c'était une idée qui
ne serait pas persistante chez moi étant donné
que le Musée de l'Histoire se trouve de l'autre côté
de la rue. Je tiens à cela et, à ce jour,
la maquette est prête et par conséquent je
la tiens à votre disposition. Je l'avais préparée
pour le 8 ou le 9 juillet. Pourquoi ? Je vais
vous en donner la raison.
Il y a de cela à peu près deux ans, j'ai reçu
un jour la visite de Mireille ALBRECHT, qui est la fille
de Berthie ALBRECHT, cette femme que l'on a assassinée
à la prison de la Santé en 1943 et que Marseille
a déjà honorée. En face l'abbaye de
Saint Victor, se trouve un jardin dans lequel figure une
plaque pour cette toute jeune héroïne de la
Résistance. Au lycée Montgrand, quand j'étais
en charge de cela, une superbe plaque en marbre existe aussi,
je l'ai inaugurée en présence de Mme MITTERAND,
à l'époque, pour honorer Berthie ALBRECHT
qui avait fait ses études au lycée Montgrand.
La famille de Berthie ALBRECHT est venu me dire : "M. GAUDIN,
on aimerait qu'il y ait une trace supplémentaire".
Nous avons la carte d'identité, des robes, des objets
qui appartiennent à Berthie ALBRECHT."
Nous avons deux possibilités : soit on fait
une vitrine pour Berthie ALBRECHT dans le Musée de
l'Histoire, soit dans ce musée de La Marseillaise,
en entrant, j'ai fait prévoir par les architectes
qui ont réfléchi sur ce projet la possibilité
de rendre aussi hommage à Berthie ALBRECHT. On me
dira : "Pourquoi la mélanger avec 1789
ou 1792 ?" Parce que cette femme devait avoir
l'esprit révolutionnaire et que, par conséquent,
si c'est cet hommage que nous voulons faire à travers
La Marseillaise, à travers ceux qui portent le nom,
le fac-similé de cette plaque sera bien entendu à
l'intérieur du musée de La Marseillaise. C'est
un symbole.
Je suis toujours surpris quand il y a la cérémonie
du 8 mai. Le 11 novembre on le commémore
à la Préfecture, mais le 8 mai on le
fait à la Mairie et on fait toujours venir des lycéens
d'un lycée de Marseille, et à l'issue des
échanges de discours, je les reçois dans mon
bureau et je parle avec eux. J'ai gardé un peu cette
envie, ce désir d'un dialogue direct. Et je me suis
rendu compte que la plupart de ces jeunes lycéens,
dont certainement plus de 70 % d'entre eux ont réussi
le baccalauréat, ne savent même pas que MIREUR
était à la rue Thubaneau, que c'est là
que l'on a interprété le chant de ROUGET DE
LISLE, que les Marseillais sont partis à pied pour
aller prendre, le 10 août 1792, les Tuileries,
qu'ils ont mis 27 jours pour y aller, en répétant
ce chant dit de l'Armée du Rhin, qui est devenu La Marseillaise.
C'est pour cela que je veux un symbole, parce que je me
suis rendu compte que les jeunes de notre Ville ne le savaient
pas et que s'il y a un petit musée – il sera
modeste, nous n'avons pas les moyens de faire beaucoup de
choses, on vient encore de nous le rappeler – il y
aura ce symbole et, de plus, j'y ajouterai le symbole de
Berthie ALBRECHT. Et il est rare que je dise : "je
le veux, je veux cela". Je parle de ma municipalité,
je parle de mon équipe GAUDIN-MUSELIER, je dis rarement :
"je veux". Mais, là, c'est un désir
profond et ce sera fait avant 2007. C'est une manière
de rendre hommage à ceux qui sont allés mourir
là-bas à Paris et dont nous avons les noms
sous les yeux, ici.
(Applaudissements dans les rangs de la majorité)
Le
rapport 04/0673/EHCV mis aux voix par Monsieur le Maire
est adopté à l'unanimité.
Rue
de la République : une déclaration d'utilité
publique pour faire du logement social
COMMISSAIRE RAPPORTEUR : Mme SERVANT Danielle
DIRECTION GENERALE DE L'URBANISME ET DE L'HABITAT - DIRECTION
DE L'HABITAT ET DU LOGEMENT - SERVICE DEVELOPPEMENT ET RENOVATION
DE L'HABITAT 2eQuartier République – 2e arrondissement
- Projet de Déclaration d'Utilité Publique
en vue de la réalisation d'un programme de logements
à loyers conventionnés et de la maîtrise
du foncier par voie d'expropriation - Mise en oeuvre d'un
premier programme de logements 5 à 15 rue Vincent
Leblanc, 48 rue Fauchier, 27/29 rue Plumier.
Danielle
SERVANT.- Monsieur le Maire, mes chers collègues,
vous nous demandez aujourd'hui de nous prononcer sur le
bilan de la concertation préalable relative à
une DUP pour réaliser un programme de logements à
loyers conventionnés à partir de la maîtrise
du foncier par voie d'expropriation. Je me permets de présenter
rapidement ce dossier pour rappeler que la Ville fait ce
qu'elle dit et évite ainsi toutes les interprétations.
La rue de la République inscrite dans le périmètre
d'Euroméditerranée est très majoritairement
maîtrisée par deux bailleurs importants que
vous connaissez, l'ex-Rue Impériale, maintenant EURAZEO,
et P2C. Ces deux propriétaires ont signé,
il y a trois ans, des conventions avec l'Etat, la Ville,
l'ANAH, Euroméditerranée, pour la réhabilitation
de leur patrimoine, comprenant à l'issue 30 %
de logements sociaux conventionnés.
Si les engagements pris par l'ex-société immobilière
de Marseille, aujourd'hui EURAZEO, sont globalement respectés,
P2C n'a pas rempli ses engagements et c'est la raison pour
laquelle le Conseil Municipal s'est prononcé en 2002
et en 2003 pour confirmer sa volonté de réaliser
ces logements sociaux, si nécessaire par voie d'expropriation.
Constatant au début 2004 que rien n'avait été
amorcé, nous avons lancé la procédure
réalisée, donc la concertation préalable,
de façon à transmettre à Monsieur le
Préfet le projet de DUP pour une première
tranche de 96 logements.
Voilà, Monsieur le Maire l'objet du rapport. Mais
j'en profiterai pour rappeler l'orientation fondamentale
de notre politique du Centre-ville, à savoir la réhabilitation
des logements anciens et la requalification de l'espace
public.
Maintes fois, l'opposition a essayé de dénigrer
notre action et de noircir les résultats pourtant
tangibles et incontestables. Notre action sur le PRI Centre-ville
Thubaneau a permis la réhabilitation complète
de 1 810 logements, 745 par de nouveaux propriétaires
et 465, soit plus de 25 %, par des propriétaires
occupants. Simultanément, la Ville a consacré
sur l'ensemble de l'OPAH Centre-ville près d'un million
d'Euros d'aides aux propriétaires hors PRI Centre-ville.
Je rappelle, quoi qu'en dise l'opposition, que la quasi-totalité
des personnes relogées l'ont été dans
les mêmes arrondissements du Centre-ville, à
savoir 70 % dans le 1er, 8 % dans le 3e, qui n'est
pas, Madame le Maire, l'arrondissement le plus mal aimé
de Marseille comme je l'entends dire, 4,10 % dans le
6e, 3,3 % dans le 2e, 8 % dans les autres arrondissements
et 6 % des résidants choisissant une autre solution.
Pour être plus précise encore, Monsieur le
Maire, l'ensemble des Groupes politiques a disposé
de ces éléments. Rappelons que le taux d'effort,
c'est-à-dire la participation réelle des personnes
relogées, s'est trouvé diminué puisque
les logements rénovés leur ont permis d'obtenir
l'APL. Ces quelques chiffres prouvent que nous ne tenons
pas de discours socialiste mais que nous savons faire du
social et c'est cela, mesdames et messieurs de l'opposition,
qui vous gêne.
(Applaudissements dans les rangs de la majorité)
Lisette
NARDUCCI.- Monsieur le Maire, mes chers collègues,
j'ai bien entendu le discours de Mme SERVANT. Je ne
sais pas si le 3e arrondissement est le plus mal aimé
de Marseille, en tout cas pour moi ce n'est pas le cas et
j'espère que les habitants du 3e arrondissement ne
le ressentent pas ainsi. Donnez-nous des logements à
attribuer et je vous garantis que l'on trouvera preneurs
et des personnes qui viendront bien volontiers habiter cet
arrondissement.
Monsieur le Maire, nous sommes extrêmement favorables
à ce rapport qui devrait enfin permettre de débloquer
la situation concernant la rénovation de la rue de
la République. Comme vous le savez, cette réhabilitation
constitue un projet très ambitieux et que nous approuvons,
mais qui est en panne depuis de trop longues années.
Le temps passe, la situation se dégrade et les habitants
s'impatientent ou choisissent de s'en aller, et cela est
pire. Pendant ce temps, quelques grandes sociétés
jouent au Monopoly, en achetant, en revendant quelques 5
000 logements concernés. Malgré les promesses
de réhabilitation, rien ne se passe à part
de mystérieuses transactions qui permettent à
quelques-uns, vu la conjoncture immobilière, de faire
quelques belles plus-values.
Monsieur le Maire, il est temps que la puissance publique
intervienne enfin au bénéfice de l'intérêt
général et des habitants de ce quartier. La
réalisation des travaux actuels, le parking et, dans
le futur, le tramway, est indispensable mais ne fait qu'aggraver
une situation qui n'a que trop duré. Depuis plus
de cinq ans, les riverains n'ont que des inconvénients
et des déconvenues, sans bénéficier
d'une quelconque amélioration dans leur vie quotidienne.
Les commerces sont aujourd'hui à bout de souffle
et l'annonce d'un grand centre commercial n'est pas fait
pour les rassurer. On le comprendra.
Monsieur le Maire, nous avons approuvé unanimement
les orientations prises par l'EPAM en matière de
logement social, mais dès le départ nous avions
quelques doutes sur la volonté des grands propriétaires
à jouer le jeu. Ceux-ci semblent préférer
jouer la montre en s'appuyant sur la lenteur des délais
administratifs : plus de 18 mois séparent ainsi
la première délibération votant le
principe de déclaration d'utilité publique
et ce rapport qui devrait permettre l'enquête publique.
Je comprends les problèmes juridiques et administratifs
qui se posent mais je pense que l'on aurait pu aller bien
plus vite.
Bien évidemment, cette opération semble coûteuse
à court terme, j'en ai conscience, mais ses retombées
économiques et sociales seront essentielles pour
l'ensemble des quartiers et de ce quartier particulièrement.
Je pense que tout le monde ici est conscient de l'importance
de ce projet dans le cadre plus global de la requalification
du Centre-ville et de la réussite de l'opération
Euroméditerranée.
Je suis persuadée, Monsieur le Maire, que vous aurez
à cœur de faire avancer les choses dans les
trois prochaines années. Sachez en tout cas que nous
vous soutiendrons dans cette action à laquelle nous
tenons tout autant. Merci, Monsieur le Maire.
(Applaudissements dans la salle)
Jean-Claude Gaudin.- Merci, madame.
Annick BOET.- Monsieur le Maire, chers
collègues, ce rapport porte sur le dossier relatif
à l'enquête publique concernant un premier
programme de logements à loyers conventionnés,
96 logements. Mme SERVANT nous a longuement détaillé
toutes ces opérations qui ont lieu dans le Centre-ville
et à la rue de la République. Le Groupe Communiste
est bien évidemment pour cette opération,
mais nous ne pouvons nous empêcher de nous poser un
certain nombre de questions.
La première question que nous nous posons est celle
du maintien des habitants dans le quartier. Un certain nombre
d'entre eux ont reçu un courrier qui leur demandait
de quitter les lieux avant le 29 septembre à
12 heures J'ai la lettre ici, avec accusé de
réception ; c'est le groupe EURAZEO, ex-Rue
Impériale, qui l'envoie : "Madame, monsieur,
nous avons l'honneur de vous informer que nous vous donnons
congé pour le 29 septembre 2004 à midi,
de l'appartement que vous occupez". Bien évidemment,
après, la lettre poursuit : "Nous vous
précisons en outre que la présente ne comporte
pas en elle-même obligation d'avoir à quitter
effectivement les lieux et vous reproduisons ci-après
l'article…", etc.
Ces lettres sont arrivées dans des familles en situation
précaire, démunies, ou chez des petites mémés
qui ont eu quand même pas mal de peur puisque cela
faisait plusieurs dizaines d'années qu'elles habitaient
ce quartier. Le mot est peut-être un peu fort mais
cela s'appelle de l'intimidation.
Cette procédure est évidemment contraire à
ce que précisent les pièces annexes de ce
rapport. Je lis : "Un soin particulier doit être
apporté pour que les habitants qui résident
dans des logements dégradés soient maintenus
dans leur logement réhabilité ou relogés
dans des conditions correctes, à loyer accessible."
Lors d'une réunion de concertation qui s'est tenue
il y a quelques jours, Mme SERVANT a tenté de
rassurer tout le monde. En fait, ces lettres n'ont aucune
valeur juridique mais influencent les personnes fragiles.
Voici la question que je vous pose aujourd'hui : au
fond, quelles garanties avons-nous qu'il s'agisse de véritables
opérations tiroirs, avec relogement sur place des
actuels locataires ? J'ai entendu Mme SERVANT
dire que la Ville fait ce qu'elle dit. Personnellement,
cela ne me rassure pas et nous sommes d'autant plus inquiets
après ce qui vient de se passer au Rouet où
un propriétaire a pu se faire acheter son bien 286 000 euros,
en laissant croire qu'il était vide de tout occupant,
alors que 42 travailleurs immigrés l'habitaient.
L'affaire a été portée devant le Tribunal
de Grande Instance et c'est la Ville qui est mise en accusation.
Au Rouet, l'opérateur est un opérateur de
la Ville. Là, nous avons affaire à deux opérateurs
privés, EURAZEO et depuis la fin juin, Mme SERVANT,
ce n'est plus P2C Immobilier mais une société
américaine de fonds de pension (Lomsta) – ma
collègue NARDUCCI avait raison de parler de jeu de
Monopoly – qui vient de racheter cette société
et qui doit être pressée par ses actionnaires.
Si P2C a un peu tardé à mettre en route la
machine, je pense que cette société n'est
pas philanthrope, qu'elle est là pour faire du profit
et si cela ne marche pas, la question que je vous pose,
Monsieur le Maire, est : qui va payer et qui va assumer
les pots cassés ? Je répète :
quelles garanties pouvez-vous nous apporter ?
Ma deuxième question porte sur ce que l'on a lu dans
la presse sur le shopping center qui va s'installer sur
le Port. Il est vrai que décidément tout va
très vite dans ce coin de Marseille. Les Américains
prennent place Rue de la République, les Hollandais
investissent dans le Port… donc le shopping center
sera hollandais. Les Terrasses du Port représentent
un investissement de près de 275 millions d'Euros.
C'est certes un projet séduisant mais qui a lui aussi
ses zones d'ombre. Un très haut fonctionnaire de
notre Ville se félicite dans la presse, je cite :
"de cette illustration du relais entre l'investissement
public et l'investissement privé".
Il est vrai que c'est l'affirmation de nouveaux choix de
gestion au fil des derniers Conseils Municipaux, des choix
très libéraux qui préfèrent
confier au privé, avec un objectif de rentabilité,
ce que la puissance publique, Monsieur le Maire, a du mal
à développer. Car votre politique d'isolationnisme,
de victime consentante de l'Etat, vous pousse à traiter
les autres Collectivités comme des ennemies à
qui vous exigez des financements sans aucune coopération,
et c'est encore ce qui s'est passé hier avec la conférence
de presse de votre Premier Adjoint sur les tramways, où
l'on lance des tramways et on dit : "Maintenant,
que fait le Conseil Régional et que fait le Conseil
Général ?" Après, bien évidemment,
quand on est dans cette situation d'impasse, vous arrivez
avec un sauveur suprême, l'opérateur privé
à qui vous confiez des pans entiers de notre Ville.
Maintes fois, Monsieur le Maire, nous vous avons entendu
dire ici, quand nous demandions des moyens supplémentaires
pour les Mairies de Secteur : "Je ne veux pas
devenir la Reine d'Angleterre". Mais, là, que
peut-on dire pour les promoteurs, les fonds de pensions
américains, les shopping centers de Paribas ou…
J'allais oublier aussi qu'hier on nous a annoncé
le nom de l'opérateur qui allait construire le tramway,
c'est BOMBARDIER, donc un groupe canadien qui, si je ne
m'abuse, a un grand nombre de difficultés actuellement,
choisi par rapport à ALSTHOM qui tente de gagner
des marchés ailleurs.
Est-ce ainsi que nous allons devenir une grande métropole ?
C'est la question que nous vous posons.
Philippe
SANMARCO.- Monsieur le Maire, je ferai rapidement
trois remarques sur ce rapport, en donnant acte bien volontiers
à Mme SERVANT de ses propos (je passe sur l'aspect
polémique de la fin de son intervention), du travail
qui a été mené et que nous soutenons
totalement.
Ma première remarque porte d'abord sur les délais,
qui nous inquiètent tous. Nous avions déjà
voté en décembre 2002 un rapport autorisant
le déclenchement de la déclaration d'utilité
publique, or c’est l’objet du rapport que vous
nous présentez aujourd'hui, ce qui signifie qu’on
n’avance pas. Le 18 juillet 2003, nous avions
voté une délibération concernant 200
logements à réhabiliter, à exproprier,
etc., avec une concertation et on demandait la DUP ;
c'était il y a plus d'un an. Donc, cette lenteur,
Monsieur le Maire, dont vous n'êtes évidemment
pas du tout responsable, est quelque chose qui nous préoccupe
tous et qui, évidemment, est un élément
de déstabilisation de l'ensemble du projet.
Deuxième remarque, et c’est pour celle là
que j'apporte mon soutien aux propos qui ont été
tenus par Mme SERVANT et à l'action que vous
menez, c'est qu’il s’agit bien en effet une
déclaration d'utilité publique pour faire
du logement social. Ceci est explicitement rappelé
d'ailleurs dans le rapport, ce qui en soi est une grande
différence par rapport à d'autres secteurs
où vous déclenchez des opérations prétendument
d'utilité publique mais dont la seule utilité
est en fait de permettre des opérations spéculatives.
Je m'en suis suffisamment expliqué à d'autres
moments pour ne pas y revenir aujourd’hui.
La dernière remarque que je voudrais formuler est
que, de manière exemplaire, le rapport qui nous est
soumis aujourd'hui comporte en annexe le compte rendu de
la réunion de concertation que vous avez organisée
sur ce projet, réunion publique du 24 juin 2004,
c'est-à-dire que là nous sommes pour une fois
informés quasiment en temps réel.
Pour cette réunion, nous avons la liste des participants
et on voit que c'est une réunion qui a été
menée non seulement en présence de Mme SERVANT,
de M. LOISEL, et d'autres hauts fonctionnaires de cette
Mairie, mais on voit aussi la liste des personnes qui ont
assisté à cette réunion : l'association
Centre-ville Pour Tous, Collectif Espace Jeux, etc, bref
des personnes qui ont l'habitude de ne pas vous ménager.
On voit qu'ils ont été reçus, que le
projet leur a été présenté.
Et il nous est donné également la liste des
questions qui ont été posées. Evidemment,
ce sont des questions qui sont embarrassantes pour la Municipalité
et on peut lire les réponses qui y sont faites. Après,
on est d'accord ou pas, mais au moins les choses sont claires.
Monsieur le Maire, j'attire votre attention sur ce point
parce que bien souvent dans cette Ville c'est ce manque
d’information et de transparence qui génère
des incompréhensions, des difficultés, voire
des polémiques, voire des procès. Car bien
souvent – il faut le dire – les procédures
de concertation sont une fumisterie. Je pense à ce
qui s'est passé sur le Centre bourse, à ce
qui s'est passé sur le Quai de Rive Neuve, à
ce qui se passe sur le tramway, où bien souvent on
nous dit : " le projet, c'est vous qui allait
le définir" ou alors : "on vous écoute".
Non ! Là, il y a des personnes qui ont pris
leurs responsabilités, ce sont d'ailleurs des hauts
responsables, élus ou fonctionnaires, qui présentent
un projet, qui disent ce que cela veut dire, quelles en
sont les conséquences, ce qu'est un logement conventionné,
etc. Ils répondent aux questions désagréables
et ils en font part de manière publique.
Monsieur le Maire, de cela je voudrais vous féliciter,
et surtout je souhaiterais que cet exemple original soit
généralisé. Car si les questions de
fond peuvent nous opposer, et c'est bien normal, sur les
questions de méthode on pourrait se mettre d'accord
assez facilement et l’on ferait considérablement
avancer la qualité du débat démocratique
dans notre ville.
Jean-Claude
Gaudin.- Sur les Terrasses du Port, bien entendu
que cela bouge, Mme BOET. Il y a eu un jury, qui s'est
prononcé à l'unanimité. Le conseil
d'administration du Port s'est également prononcé
à l'unanimité, ce qui veut dire que la CGT
a été favorable. Si, vous, vous ne l'êtes
pas, expliquez-vous avec eux.
Danielle
SERVANT.- Je réponds à Mme BOET
très rapidement, d'une part concernant la lettre
envoyée à certains propriétaires de
la rue de la République, locataires : si vous
aviez été présente à la concertation
publique que nous avons tenue le 24 juin, vous auriez
eu la réponse. Mais je vais quand même vous
la donner, à savoir que si le propriétaire
a agi de cette façon, et on peut considérer
qu'il l'a fait très maladroitement, c'était
simplement pour avertir les locataires de la fin de la location
de 1948. Je crois que cela a été très
mal exprimé et qu'il est revenu sur sa décision.
Sur le Rouet, la propriétaire des appartements que
vous avez évoqués avait le choix soit de céder
son bien occupé, soit de le céder avec les
occupants et à elle de les reloger. Bien entendu,
cette personne a choisi la situation la plus intéressante
pour elle, c'est-à-dire qu'elle a dit : "Je
vends en relogeant les occupants" et bien entendu elle
ne les reloge pas. Donc, nous ferons tout pour que ces personnes
soient relogées, mais n'accusez pas la Ville d'être
responsable de cette situation.
Quant au relogement des personnes occupant les logements
sur lesquels nous allons faire des travaux, tout à
l'heure je vous ai bien montré que les personnes
qui étaient relogées dans des appartements
réhabilités étaient en majorité
restées, pour la plupart, dans le Centre-ville. Sur
la rue de la République, si nous avons choisi l'arrière
de l'îlot 23 pour commencer cette réhabilitation
de 96 logements, c'est parce que cet îlot qui comprend
8 immeubles est déjà à 50 % vide.
Donc, nous pourrons réhabiliter et reloger en logements
tiroirs sans avoir à déplacer la population.
(Applaudissements dans les rangs de la majorité)
Monsieur le Maire.- Je mets aux voix ce
rapport.
Le
rapport 04/0669/EHCV mis aux voix par Monsieur le Maire
est adopté à l'unanimité.
Commerces
du centre ville : un diagnostic extrêmement inquiétant
et des propositions d'actions dérisoires
COMMISSAIRE
RAPPORTEUR : M. CHENOZ Gérard
SECRETARIAT GENERAL ?Projet Centre Ville - Euroméditerranée
- Projet de redynamisation commerciale sur les territoires
en requalification du centre-ville - Approbation du dossier
FISAC.
Michel
PEZET.- Monsieur le Maire, juste une incidente
par rapport à votre intervention précédente
sur les marins pompiers et les sapeurs pompiers. J'ai ici
la fiche du financement des sapeurs pompiers du département
et effectivement les sommes sont considérables, sur
l'ensemble du département, puisqu'on est passé
de 18 millions d'Euros en 1999 à aujourd'hui
31 millions d'Euros + 10,5 millions d'Euros
+ 700 500 euros, et comme il est indiqué
que la modification législative qui se prépare
entraînerait que les Communes n'interviendraient plus
sur le budget du SDIS, cela entraînerait pour le Conseil
Général une augmentation d'environ 60 millions
d'Euros par an, ce qui fait qu'effectivement le Conseil
Général, qui est tenu sur l'ensemble des Communes
du département et non pas sur la Ville de Marseille,
se trouve dans une situation extrêmement lourde financièrement.
Je pense que vous me donnerez acte de cette déclaration,
ce dont je vous remercie, Monsieur le Maire.
Jean-Claude
Gaudin.- C'est pour cela que vous réduisez
en même temps les crédits de la Culture.
Michel
PEZET.- Exactement ! Mais il paraît
que ce n'est pas vrai.
Sur le rapport 53, chers collègues et Monsieur le
Maire, nous sommes favorables à ce rapport qui va
permettre de financer des actions de redynamisation de l'activité
commerciale dans le Centre-ville. Effectivement, le diagnostic,
en lisant ce rapport, nous montre que nous sommes dans une
situation qui, sérieusement, en a besoin. Je dois
même vous dire que j'ai quand même été
étonné et surpris de la gravité du
bilan qui est tiré, statistiques à l'appui,
sur l'état du commerce dans notre Centre-ville. Je
sais bien que le rapport porte la formulation d'une "dynamique
positive", comme en témoignerait l'implantation
de 330 enseignes nationales et internationales. Mais ce
chiffre masque une réalité beaucoup plus nuancée
et beaucoup plus inquiétante.
Quelques chiffres. Le Centre-ville compte, en 2002, 6 147
"cellules commerciales". Mais en réalité,
il n'y en a que 4 543 qui sont en activité. Sachant
que le taux moyen pour un Centre-ville, ce que l'on appelle
le mitage, est de 7 %, nous nous retrouvons à
Marseille avec un taux de 26,1 %, ce qui est quand
même particulièrement inquiétant.
Lorsque l'on regarde, toujours dans ce rapport, une note
qualitative en matière d'attractivité, nous
avons pour le Centre-ville de Marseille le chiffre de 57 %.
Là aussi, la référence qui nous est
donnée est que pour les autres villes le taux doit
être supérieur à 60 %.
Avant-dernier chiffre, on nous dit que le tiers du chiffre
d'affaires des commerces en Centre-ville est fait par 24
établissements. Quand on compare au chiffre qui nous
est donné de 4 000, on voit la difficulté.
Et donc 53 % des établissements commerciaux
du Centre-ville se situent en dessous du seuil de viabilité,
alors que la moyenne est de 25 %. Nous sommes donc
dans une situation pour les commerces du Centre-ville particulièrement
difficile et le constat n'en est que sévère.
Il y a certes ce que l'on appelle des locomotives, mais
cela n'a, semble-t-il, aucune grosse répercussion
sur les autres commerces de proximité.
Cela nous éloigne donc d'une vision d'un Centre-ville
avec la métropole euroméditerranéenne
et lorsque l'on va encore plus loin, quartier par quartier,
les chiffres et le rapport sont encore plus redoutables.
Lorsqu'on lit, par exemple, sur le quartier Euroméditerranée,
je cite : "Le périmètre retenu rend
compte d'une situation globalement très préoccupante.
Tous les indicateurs font état d'une situation très
dégradée." Sur le quartier Noailles,
je cite : "Le taux de mitage aura augmenté
de 50 % en 8 ans." Sur la Canebière, je
cite : "Le taux de mitage a augmenté de
30 %." Et sur le secteur République Hôtel
de Ville, encore citation du rapport : "L'attractivité
a baissé de 15 %."
On voit donc bien le besoin et le kérosène
à rajouter sur l'action et la pertinence qu'il faut
mener sur le projet Centre-ville, qui devrait redynamiser
le secteur et renforcer l'attractivité globale du
Centre-ville.
On sait bien que la Ville de Marseille a des difficultés,
on l'a évoqué plusieurs fois au niveau financier,
la Ville s'est paupérisée depuis des dizaines
d'années. On sait bien qu'il a été
décidé de construire des bureaux commerciaux,
de transformer des logements en placements financiers, de
rénover des façades. Tout cela est manifestement
positif, nous le disons bien. Mais nous savons aussi que
le problème des transports et du stationnement aurait
dû être traité en parallèle avec
l'ensemble de ces opérations.
Et si effectivement une grande majorité de Marseillais
ou de Provençaux vont plutôt à Plan
de Campagne ou à La Valentine, le chiffre qui était
donné par la presse sur la journée des soldes
du 7 juillet démontre qu'à partir de
10 heures les parkings du Centre-ville étaient
saturés. Par conséquent, les personnes ne
peuvent aller qu'ailleurs et c'est une perte financière
importante pour la Ville de Marseille.
Reste aussi le problème de l'aménagement des
espaces publics, des cheminements piétonniers, qui
nous semblent être un facteur d'attractivité.
On a voté le Schéma Directeur des Espaces
Publics mais où sont les résultats ?
Pour le moment, en dehors de quelques rues piétonnes
qui ont été réalisées il y a
plusieurs années, nous voyons bien que dans le Centre-ville
aujourd'hui les voitures sont mal garées, les espaces
publics sont assez dégradés et ne sont pas
spécialement entretenus. Quant à la propreté
des rues, il y a paraît-il un sondage confidentiel
qui paraissait très négatif. Nous donnons
acte qu'il y a depuis quelques semaines un travail important
qui a été fait dans certains arrondissements
de Marseille en ce qui concerne la propreté. Peut-être
est- ce aussi que sous la férule du Bâtonnier
ALLEGRINI les brigades de la propreté urbaine effectuent
un travail considérable, renflouant ainsi les caisses
de la Ville. Nous l'en féliciterons lorsque nous
en aurons le bilan.
Donc, au regard de la situation du commerce en Centre-ville,
lorsque l'on se dit les travaux qui vont se réaliser
avec le métro, lorsque l'on voit, par exemple à
la rue de la République, les travaux de construction
du parking, qui seront suivis des constructions du métro,
nous disons : est-ce que ces commerces résisteront
aux mois ou au nombre peut-être d'une année
à la situation économique dans lequel ils
sont ? Nous voyons bien là aussi que le remède
risque d'arriver, encore une fois, après la mort
du "petit cheval".
Tout cela nous semble particulièrement difficile.
Nous estimons qu'il y a vraiment un travail de fond à
mener sur l'ensemble des commerces. Nous pensons que la
politique qui est menée aujourd'hui, ce qui a été
fait sur les grands bâtiments de la Bourse, va encore
augmenter une capacité commerciale. Nous pensons
que l'opération qui va être réalisée
– et on l'a découvert dans la presse aussi
– sur le Port de Marseille, certes, ceci est sûrement
très attractif, très intelligent, mais aujourd'hui
est-ce que cette proposition ne va pas suicider le Centre-ville
de Marseille ?
Ce sont vraiment les questions que nous nous posons. Je
crois qu'il faut effectivement plus de cohérence,
de volonté et de moyens. Mais le signal d'alarme
qui est donné dans ce rapport sur la situation du
commerce à Marseille est particulièrement
préoccupant et il convient peut-être d'essayer
de freiner les grandes opérations qui veulent se
faire sur de nouveaux modes de commerce, pour effectivement
permettre au Centre-ville de Marseille de continuer à
exister. Sinon, nous allons nous retrouver dans un schéma
de ville où il n'y aura plus que des bureaux en Centre-ville,
le reste de la population sera sur la périphérie,
on continuera à aller acheter à l'extérieur
et le Centre-ville de Marseille périra. Ce n'est
pas notre vision de la Ville.
(Applaudissements dans les rangs de l'opposition)
Philippe
SANMARCO.- Monsieur le Maire, s'agissant de ce
très important dossier, d'ailleurs extrêmement
intéressant à lire, relatif à la convention
avec le Fonds d'intervention pour les services d'artisanat
et de commerce, Michel PEZET vient de dire l’essentiel
et j’adhère complètement à ses
propos. Il y a là, je crois, quelque chose sur lequel
nous devons tous réfléchir et les questions
qui ont été posées méritent
la plus grande attention.
Je me contenterai donc juste de revenir sur quelques aspects
particuliers. D'abord, nous avons là un diagnostic
et il est terrible : 53 % des établissements
en dessous du seuil de viabilité ! Et surtout
une attractivité qui régresse de 15 %
au cours des dernières années.
Je ferai deux remarques particulières. L'une relative
à Noailles. C'est le pire. On lit : "Alors
que cette zone devrait servir de soutien au Centre-ville,
elle est de plus en plus touchée par le mitage, avec
40 % de vacance, soit une évolution de plus
de 50 % en 8 ans ; là ce n'est pas l'héritage
des municipalités précédentes !
Le nombre de commerces en activité a baissé
de 20 % alors que le nombre de vacants a augmenté
de 47 % en 8 ans.
Une autre remarque. Les Halles Delacroix ne s'écrivent
pas "de la Croix", il s'agit de M. DELACROIX.
Ce genre de lapsus freudien est très révélateur
s'agissant de documents de la Municipalité…
Nous le répétons donc avec force : la
reconquête du Centre-ville n'a rien à voir
avec la « reconquista » de la Reine
d'Espagne Isabelle la Catholique et on n'est pas là,
bannière au vent, pour chasser les Maures et les
Juifs…
Par contre, il y a des remarques tout à fait singulières
sur des problèmes qui ne sont pas réglés
par les questions de vidéosurveillance : la
propreté, le stationnement, l'incivisme des riverains
et des commerçants, la circulation. Pour tout ceci,
nous n'avons pas besoin d'une convention avec le fonds d'intervention,
le FISAC, pour que ce soit fait aujourd'hui sans attendre.
Comme si on s’abritait derrière une nouvelle
étude pour ne rien faire en attendant.
Dernière remarque sur la Canebière :
une baisse d'attractivité de 30 : alors qu'il
est indiqué que Canebière est un des lieux
les plus emblématiques de l'identité marseillaise,
mais l'omniprésence de la voiture en gâche
la qualité : "devenue colonne vertébrale
des flux de circulation en Centre-ville, les parcours piétonniers
restent difficiles et peu agréables." C'est
d'ailleurs là qu'il y a le taux d'accidents mortels
le plus important.
Vous n'avez pas à attendre la réalisation
d'un tramway dans quelques années. Qu'est-ce qui
vous empêche aujourd'hui de répondre aux questions
qui sont posées par le rapport de vos Services sur
la coordination et l'efficacité insuffisante des
services publics municipaux, sur l'incivisme, sur la propreté,
sur les livraisons, sur le stationnement anarchique, sur
les accidents de piétons ? La Canebière
a besoin d’animation pour les piétons, que
ceux-ci puissent y déambuler tranquillement, en famille,
sur des espaces propres et larges, protégés
des voitures. Or depuis des années vous faites l’inverse :
vous vous glorifiez d’y faire venir des banques, un
commissariat et les marins pompiers ! C’est une
absurdité. Quelle attraction pour les piétons
peut-il en résulter ? Aucune !
Bref, Monsieur le Maire, le diagnostic que vous nous présentez
(mais un élu a-t-il pris la peine de le lire ?)
est extrêmement inquiétant et les propositions
d'actions y sont dérisoires. Certes, nous allons
pouvoir financer tous ensemble cinq agents, la belle affaire,
alors que les propositions concrètes relèvent
déjà de l'éclairage public, de la voirie,
du stationnement, de la propreté, des espaces publics.
Bref, de votre responsabilité quotidienne !
On n'a donc pas besoin de toutes ces études et conventions
bidons. A ce sujet et pour conclure, je vous signale, cerise
sur le gâteau, que sur Noailles une des actions les
plus importantes qui est proposée est… d'engager
une réflexion sur la problématique des déchets !
Mais où sommes-nous ? Qui sommes nous ?
Sommes nous ignorants à ce point des problèmes
de notre ville ? A-t-on besoin de coopérants
étrangers pour nous dire ce que nous devons faire ?
Tout ceci n’est que l’illustration d’une
politique médiatique qui finit par croire à
ses propres slogans alors même que la situation s’aggrave.
Monsieur le Maire, merci de votre attention.
Gérard
CHENOZ.- On entend toujours avec plaisir l'habile
Philippe SANMARCO et le talentueux Michel PEZET, surtout
lorsqu'ils parlent et qu'ils nous font le commentaire d'une
note que nous avons faite nous-mêmes, qui pourrait
être en fait votre bilan, celui de l'héritage
que vous nous avez laissé dans les quartiers périphériques
à l'hyper centre.
(Protestations dans les rangs de l'opposition)
Gérard CHENOZ.- Aujourd'hui, je m'aperçois,
Monsieur le Maire et mes chers collègues, que c'est
un véritable tir croisé sur ce qui se passe
dans le Centre-ville. Mme SERVANT a répondu
d'une manière très intelligente sur le logement
et je pense que cela a été bien fait, mais
Mme VLASTO aurait pu aussi répondre sur le tourisme,
Mme BIAGGI sur le commerce, car vous avez souligné
en 7 ans 300 nouvelles enseignes qui arrivent de l'international,
ce n'est pas rien ! Ils se battent tous pour venir
dans le Centre-ville. Et je ne parlerai pas de tout ce qui
se fait au niveau de la culture ou même de ce que
fait M. MUSELIER avec le tramway.
A ce propos, hier, nous avons annoncé à la
presse – et on est heureux de vous le dire aujourd'hui
– que la fameuse déclaration d'utilité
publique, sur laquelle on a essayé de nous mettre
des bâtons dans les roues, est effectivement sortie.
Le projet a été approuvé. 1 500 personnes
sont venues dire qu'elles voulaient le tramway. Il va donc
y avoir dès lundi des déviations de réseau.
Les travaux du métro de la plate-forme et du tramway
vont commencer dès le mois de janvier. 5000 places
de parking vont être faites et au niveau des espaces
publics cela correspond à environ à 150 000 m².
Je vous signale, cher Michel PEZET, puisque vous avez parlé
des espaces publics, que nous en avons fait 100 000 m²
pendant le premier mandat et vous avez sous les fenêtres,
là, le Quai du Port qui est un bon exemple ;
il y a la Préfecture, toutes les rues qui se trouvent
autour de l'Opéra qui ont redynamisé ce commerce.
Mes chers collègues, en fait, que s'est-il passé
dans le Centre-ville ? Il retrouve ses habitants. On
n'a chassé personne, M. SANMARCO, bien au contraire !
Les personnes qui sont venues, et les élections l'ont
démontré, ne sont pas des personnes qui votent
favorablement pour nous, mais ce sont des personnes que
l'on a installées parce que l'on a voulu la mixité
sociale. Donc, ce n'est pas du tout une opération
politicienne. Le Centre-ville – c'est aussi reconnu
– a retrouvé ses clients. Il y a eu un très
gros rattrapage. Je vais vous donner deux chiffres :
En 1995, les commerces du Centre-ville faisaient 4 milliards
de Francs de chiffre d'affaires, aujourd'hui c'est 1 milliard
d'Euros, c'est-à-dire 6 milliards de Francs,
on a doublé le chiffre d'affaires en sept ans. Ensuite,
la Ville retrouve maintenant, Monsieur le Maire, grâce
à vous, grâce à votre travail dans le
Centre-ville, son deuxième rang, le deuxième
rang des Villes de France, et c'est Paris qui est venue
nous demander de l'aider pour avoir les Jeux Olympiques.
Et je crois qu'en 2012 on pourra chanter la Marseillaise
à la rue Thubaneau, Monsieur le Maire.
(Applaudissements dans les rangs de la majorité)
Madame
BIAGGI.- Monsieur le Maire, mes chers collègues,
il est vrai que le constat est difficile, les personnes
partent aux extérieurs de Marseille dans les centres
commerciaux extérieurs. Donc, si l'on fait des centres
commerciaux un peu plus intensifs sur Marseille, c'est parce
que les habitants le demandent et je ne peux pas aller contre
la loi du marché. Au contraire, le fait d'avoir ces
locomotives dans le Centre-ville de Marseille est très
important parce que, justement, le petit commerce, avec
les efforts que nous faisons, arrive quand même à
résister parce qu'il y a ces locomotives ; autrement
il n'y aurait personne du tout.
Donc, nous essayons de renforcer les centres qui y sont
déjà et qui fonctionnent, pour que justement
les personnes ne partent pas aux extérieurs de Marseille.
C'est donc pour cela que la ZAC de la Bourse est en train
de se faire, c'est pour cela que les Terrasses du Port,
c'est quand même extraordinaire que cela se fasse
et de plus c'est un projet qui est fabuleux. Et pour le
petit commerce, il faut qu'il s'adapte, mais il s'adaptera
et il résistera parce que nous l'aidons au maximum
et que nous faisons quelque chose de fantastique avec ce
FISAC. Merci.
(Applaudissements dans les rangs de la majorité)
Jean-Claude Gaudin.- Quelques mots simplement
pour ne pas faire une polémique. Si c'était
aussi facile que cela, tout le monde le saurait. Si cela
ne s'était pas dégradé pendant plusieurs
décennies, tout le monde le saurait. Oui ! Sauf
que nous, sous notre responsabilité, en partant du
quai de la Fraternité et en remontant vers les Réformés,
premièrement, on maintient à bout de bras
l'Institut de la Mode, parce que c'est symbolique, deuxièmement,
on facilite l'arrivée d'enseignes et on incite les
banques à réhabiliter, en même temps
que la Chambre de Commerce, leurs bâtiments, ce qu'elles
ont fait et qui ne se faisait pas avant. Ensuite, on achète
l'Hôtel Noailles et, là, on va même plus
loin que l'administration des Domaines : cinq années
totales de procédures. On a acheté l'Hôtel
Noailles, on le donne à l'Etat et celui-ci est en
train de commencer les travaux.
De l'autre côté, là où se trouvaient
les Nouvelles Galeries, on installe les Marins Pompiers,
on installe un cinéma d'essai. Plus haut, on fait
une faculté de droit sur la Canebière, en
la payant intégralement. On monte encore plus haut,
on achète le cinéma de l'Odéon et on
en fait un théâtre de boulevard et un théâtre
d'opérettes. De l'autre côté, on enlève
les kiosques qui à une certaine heure de la nuit
ne vendent plus des sandwiches et de la bière mais
autre chose, et on est obligé sans cesse de réaménager
le parvis de la Mairie parce que, sinon, vous ne pouvez
même plus faire des mariages à la Mairie du
1er et du 7e arrondissement.
Alors, un peu de mémoire ! Je sais bien que
M. SANMARCO a sur le cœur que je lui ai cité
un jour des phrases entières de La Fare, l'évêque
de Nancy qui présidait justement la procession des
Etats Généraux. Pour DELACROIX. M. SANMARCO,
vous nous la laissez porter ! Et pour l'instant, j'aimerais
mieux que vous fassiez un peu Simon de Cyrène !
Pour votre information, il y a 100 contrevenants qui vont
voir arriver chez eux une amende de 450 euros pour
infraction à la réglementation sur la propreté
au Centre-ville, et tous les procès-verbaux correspondants
ont été approuvés par le Procureur
de la République. Surtout, ne venez pas intervenir
pour qu'on les enlève !
Puisque nous en sommes au Centre-ville, la presse s'est
faite l'écho de la Villa Médicis que le Conseil
Régional souhaite installer dans le périmètre
d'Euroméditerranée. Que les choses soient
bien claires, parce que la presse n'a rendu compte qu'imparfaitement
de cela : j'ai eu un entretien avec M. VAUZELLE.
M. VAUZELLE a souhaité me rendre visite le 11 juin,
puisqu'il était réélu – cela
ne nous avait pas échappé – au Conseil
Régional. J'ai donc eu, le 11 juin, un entretien
avec le Président du Conseil Régional, qui
m'a dit sa volonté de vouloir créer cette
Villa Médicis, c'est-à-dire faire des logements
pour des artistes, éventuellement des salles de réception
et des salles de présentation d'œuvres d'art,
salles d'espaces muséales. Il souhaite le faire le
plus près possible du MUCEM. Il me demandait en fait
une réponse rapide pour savoir s'il devait poursuivre
son idée sur Marseille ou s'il devait, m'a-t-il dit,
mettre cette Villa Médicis ailleurs qu'à Marseille,
il m'a même cité deux autres villes que je
n'ai pas besoin de citer moi-même, J'ai répondu
à M. VAUZELLE la chose suivante : sur le
principe même, il n'y a pas d'hostilité. Simplement,
il y a d'abord un projet de l'Etat. C'est même le
seul cadeau de l'époque JOSPIN, confirmé depuis
par le Gouvernement actuel.
Un intervenant dans la salle.- On l'attend toujours !
Monsieur le Maire.- Vous l'attendrez longtemps,
il faut plusieurs années pour cela et ce n'est surtout
pas celui qui l'avait décidé qui le verra
réalisé.
Donc, il y a dans ce domaine d'abord l'installation du MUCEM.
Ensuite, il y a, une volonté de mon prédécesseur,
Président d'Euroméditerranée, pendant
plusieurs années, ayant eu en charge ce dossier,
l'ayant lancé et réalisé aujourd'hui
avec succès, une règle que Renaud MUSELIER
souhaite avoir, c'est-à-dire un tiers d'espace pour
des bâtiments publics, un tiers privé et un
autre tiers de Collectivités Territoriales. Il y
a trois espaces à discuter. La Région est
allée vite, elle a choisi un architecte qui a fait
un projet qui a été communiqué publiquement.
Nous n'avons jamais été appelés, ni
la Ville de Marseille ni l'établissement public d'Euroméditerranée,
à donner un avis. Tout au plus, y a-t-il eu, il y
a quelques mois de cela, échange entre des fonctionnaires.
Mais rien n'a été soumis au conseil d'administration
d'Euroméditerranée, rien n'a été
soumis ici.
Donc, sur le principe même, il n'y a pas de refus
de la part de la Ville. D'ailleurs, cela n'a pas été
évoqué. Sur la localisation, je n'ai pas caché,
le 11 juin dernier, à M. VAUZELLE que la
localisation posait problème et qu'il fallait en
discuter. D'abord, parce qu'il y a un architecte, M. LION,
qui à l'heure actuelle harmonise l'ensemble des choses
et il convient donc que la Région se rapproche au
moins de l'établissement public d'Euroméditerranée,
où il y a d'ailleurs un représentant de la
Région – j'imagine que ce sont les mêmes
qui ont été renouvelés –, pour
pouvoir en discuter. Et si ce ne sont pas les mêmes,
nous en discuterons.
Il va de soi aussi, mais ai-je besoin de le dire, que si
la Région attache beaucoup d'importance à
cette réalisation localisée à Marseille,
cela peut se concevoir. Bien entendu que ce n'est pas un
projet sélectif, cela s'inscrit dans le cadre d'autres
projets de la Ville de Marseille qui a besoin de l'aide
de la Région. A une époque où je siégeais
au fond de cette salle, puisque nous étions disposés
autrement, et où j'ai exercé pendant douze
ans les responsabilités de Président du Conseil
Régional, je n'ai jamais rien refusé à
Marseille, jamais rien ! Et j'ai bien fait, finalement,
puisque cela m'a amené à une autre place qui
n'est plus au fond de la salle mais qui est là celle
que j'occupe maintenant. C'était ma thèse.
Oui ! Je n'ai jamais rien refusé pendant douze
ans à la Ville de Marseille. Et même si l'on
regarde les dotations financières sur le métro,
à l'époque de M. VIGOUROUX, c'était
supérieur à ce qui nous est donné et
dont on remercie aujourd'hui.
Donc, que ce soit bien clair sur la Villa Médicis,
pour ne pas l'appeler autrement suivant la vox populi, sur
la Villa Médicis de la Région : accord
de principe, on va en discuter, oui, pas d'hostilité.
Où ? Nous allons regarder les emplacements.
Comment cela s'inscrit-il ? Parce que nous avions envie
de faire un aquarium au même endroit. Le faisons-nous
ou ne le faisons-nous pas ? Il y a un ensemble à
discuter. On ne va pas dire ainsi : "Moi, je veux
une Villa et je la veux là !" Cela se discute
partout, que ce soit à Menton, à Nice, à
Draguignan ou ailleurs.
Ensuite, il y aura aussi le fait que si nous étions
appelés à accepter cette proposition du Conseil
Régional, il va de soi que nous attendons l'aide
du Conseil Régional sur un certain nombre d'autres
dossiers. Cela s'appelle aussi la Négociation, avec
un grand N. C'est ainsi. Il n'y a pas une Collectivité
Locale qui peut venir imposer sa loi à une autre.
Donc, ou il y a un accord général se trouve
ou il n'y en a pas, et dans ce cas nous en arrivons au GPV.
Ce que nous souhaitons dans cette affaire, c'est un partenariat.
Voilà, le terme de partenariat ! Et dans le
cas contraire, dans ce cas, chacun décidera le moment
venu.
Voilà ce que je voulais dire là-dessus, puisque
cela a fait l'objet simplement d'une réponse imparfaite
que j'avais formulée après une conférence
de presse de M. VAUZELLE.
Le
rapport 04/0712/EFAG mis aux voix par Monsieur le Maire
est adopté à l'unanimité.
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