Archives "débats en cours"
Communiqué
de Philippe Sanmarco, Président de la Convention citoyenne
(10/2005)
Conflit
de la RTM : pour un référendum sur les transports
publics à Marseille
Une
fois de plus les Marseillais sont victimes d’un
conflit entre
l’autorité politique locale et les syndicats
de la RTM.
Chacun s’enferme dans ses certitudes et ses intransigeances
en diabolisant la position de l’autre. Le dialogue,
l’explication, l’écoute et la recherche
d’un consensus font place à l’invective
et à la caricature.
Les Marseillais médusés assistent ainsi
à une empoignade sans qu’on leur demande
leur avis.
La Convention citoyenne souhaite rappeler sereinement
quelques points essentiels :
1- La Convention citoyenne
a été le seul groupe à dénoncer
un tracé de tramway ne répondant
absolument pas aux besoins prioritaires qui sont ceux
des gens venant en automobile des quartiers et des communes
périphériques. Ce tracé, qui fait
le plus souvent doublon avec le métro existant,
a été voté par la droite mais aussi
par tous les autres groupes de gauche.
2- La décision
de faire gérer cette future ligne de tramway, non
plus par la RTM directement, mais par une entité
distincte chargée d’une délégation
de service public ne pouvait que créer de la confusion.
La confusion était d’autant plus grande que
la RTM elle-même en association avec une entreprise
privée allait participer à cette consultation.
Aucune obligation n’imposait ce choix de la gestion
du tramway par délégation de service public.
3- Seule la gestion de
l’ensemble du réseau en délégation
de service public peut avoir du sens. Mais
alors il faut le dire clairement, expliquer pourquoi cela
serait mieux pour les usagers et dire comment les personnels
seraient dans cette hypothèse protégés
par la loi, au lieu de donner l’impression d’agir
en catimini, au risque évident de faire peur et
de braquer les syndicats.
4- C’est
donc contre une décision politique que les syndicats
de la RTM ont réagi alors qu’un
service public géré par une entreprise (publique,
privée ou mixte) choisie par délégation
de service public est quelque chose de banal.
Le recours à la délégation de service
public n’est pas l’abandon du service public.
C’est une modalité de gestion de celui-ci.
5- L’incapacité
de l’autorité politique locale à expliquer
clairement les enjeux bien avant qu’il y ait conflit
et la crispation des syndicats qui n’ont pas légitimité
à imposer un choix politique ont
ainsi ensemble créé le chaos actuel dans
lequel les arguments s’échangent dans une
totale mauvaise foi réciproque. Quelle que soit
l’issue du conflit en cours, il n’y aura que
des perdants.
6- Le
respect des Marseillais impose que les deux parties cessent
leur mauvais jeu de rôle qui mène Marseille
à sa perte. La RTM, dit-on, appartient à
tous les Marseillais. C’est donc aux seuls marseillais
de trancher puisqu’il s’agit d’une décision
politique. Si les élus restent incapables d’expliquer
et de convaincre, alors
il ne restera plus qu’à organiser un référendum
local.
Philippe
Sanmarco, 25 octobre 2005
Suite
au 3 novembre 2005
A
lire à l'adresse suivante :
www.conseil-concurrence.fr/user/standard.php?id_rub=149&id_article=445
On voit comment le gouvernement a dénoncé
les pratiques de cartel des "majors" du transport
urbain. Le conseil de la concurrence a pris de sévères
sanctions. Il ne faut donc pas penser qu'on a affaire
à des anges : le souci du contribuable n'est
pas leur préoccupation première.
La
vraie question à Marseille aujourd'hui, c'est
que rien ne justifie la délégation de
service public pour le tram sauf une posture idéologique
et surtout la panique des responsables politiques devant
les conséquences de leur gestion déplorable
de la RTM depuis 10 ans : inflation des coûts
et dérive insupportable pour les finances publiques,
communales jusqu'en 2001 et communautaires depuis. Celà
n'aurait jamais dû avoir lieu.
Pendant des décennies on avait tenu les coûts
dans des conditions aussi difficiles et en faisant le
métro.
Je n'ai aucun a priori contre une dsp, à condition
qu'elle soit globale pour l'ensemble du réseau
et surtout qu'elle ne soit pas un moyen de se débarrasser
de ses propres responsabilités. On devrait d'abord
se pencher sur le laxisme existant depuis 10 ans avant
de débattre de la meilleure gestion du tram.
Régie ou
DSP, sans volonté politique ferme, rien ne marchera
!
Il en est de la RTM comme de MPM : c'est faute de volonté
politique qu'on en arrive là où nous en
sommes.
P.
Sanmarco
|
|
|