Après avoir milité en faveur de l’indépendance de l’Algérie, D. Carrière, fidèle à ses engagements, s’y installe avec sa famille et prend la direction d’une opération de résorption du bidonville d’Oran. Il participe à de nombreux projets de développement et concourt à la création d’une coopérative algérienne d’études et de réalisations, dont il se verra confié la direction. À cette époque, il vit l’enthousiasme, les tâtonnements et les déceptions qui conduiront avec bien des vicissitudes l’Algérie sur les chemins contrastés de la liberté et du développement.
En février 1970, alors que sourd un grave différend entre la France et l’Algérie, il est arrêté avec d’autres par la Sécurité Militaire. Détenu à Alger, il est interrogé durant quelques jours, puis empêché pendant un temps de rejoindre les siens en France. Cette mésaventure permet à l’auteur d’expliquer les raisons de son attachement à l’Algérie.
De retour en France fin 1971, son expérience en matière de transferts de technologie et de coopération ainsi que son regard singulier sur le rôle des immigrés, attirent l’attention. Il participera à la création en 1976 de l’association Echanges Méditerranée qu’il animera jusqu’en 1985. C’est dans ce cadre que sera mis en œuvre en 1980 le premier accord français de coopération internationale décentralisée, signé entre Marseille, Alger et leurs régions. Cette initiative a inspiré depuis bien d’autres accords en Méditerranée et ailleurs.
La route de l’auteur a croisé celles d’êtres d’exception qui l’ont associé à leurs réflexions et à leurs travaux comme Robert et Denise Barrat, Henri Curiel, Paul-Marc Henry, Gaston Defferre, F.Ben Cheikh, Mohamed Behidj, Aboubakr Belkaïd, Abdelmalek Sayad,…Connus ou inconnus, ce livre est aussi l’occasion de leur rendre hommage.
Pour se consacrer à l’action publique et associative au service de la politique sociale en France, l’auteur espacera à partir de 1985 ses contacts avec l’Algérie. Comme il l’a fait dans ses ouvrages précédents, Daniel Carrière nous fait part de ses doutes et de ses espoirs. Il poursuit sa recherche visant à comprendre pourquoi des hommes et des femmes s’engagent sur les chemins de la tolérance, de la justice et de la paix.