Le rapport Mennucci sur l'accès à la nationalité française, présenté mercredi 30 octobre à la presse, fait état d'une hausse massive du nombre de décisions négatives observée en 2011 et au premier semestre 2012.
Leur nombre est passé de 36 281 en 2010 à 52 855 en 2011, soit une hausse de 45,6%. Au premier semestre 2012, on comptait déjà 22 151 décisions défavorables.
Ces décisions négatives résultent notamment d'une hausse des décisions d'ajournement (+60,7% de 2010 à 2011) et de rejet (+81,2%). A l'inverse, le nombre de décisions d'irrecevabilité, prises lorsque les conditions légales ne sont pas réunies, a diminué, passant de 7 781 à 6 452.
DURCISSEMENT DES CRITÈRES
"L'accès à la nationalité française a été, ces dernières années, entravé. Un durcissement de l'appréciation des critères de naturalisation a été opéré par le précédent gouvernement en catimini par le biais d'instructions ministérielles confidentielles adressées aux préfets", estime le rapport.
Ces instructions ont été données, selon le rapport, sous la forme de "fiches d'aides à la décision" ou de "fiches pédagogiques" sans en-tête ni signataire, durcissant l'appréciation des critères relatifs notamment à l'insertion professionnelle et aux infractions à la législation sur le séjour régulier remontant à plus de cinq ans.
"Les effets du durcissement de la doctrine ministérielle ont vraisemblablement été amplifiés par la déconcentration des procédures de naturalisation après un décret de juin 2010", estime le rapport. Depuis ce décret, les dossiers sont instruits par les préfectures, alors qu'ils étaient avant centralisés dans un bureau spécialisé près de Nantes.