Débat
(Le Monde du 02/10/2003)
Martine
Aubry conforte la stratégie d'autonomie des Verts
aux régionales
Les
partisans de l'autonomie au premier tour des élections
régionales gagnent des points chez les Verts. Mardi
30 septembre, à Lille, lors de la journée
parlementaire du parti écologiste, ils se sont
montrés "confiants", et se sont félicité
que dans six des vingt-deux régions - dont le Nord-Pas-de-Calais
et Rhône-Alpes - les militants aient déjà
opté massivement pour la constitution de listes
autonomes.
Le
choix de Lille, tombait à pic. Les Verts du Nord-Pas-de-Calais,
où la gauche n'est pas menacée, sont de
vieux routiers de l'autonomie puisqu'ils ont fait cavaliers
seuls lors des trois derniers scrutins régionaux.
Pour le prochain, leur choix est fait depuis le 3 juillet.
En 1992, cette stratégie avait fait perdre la présidence
de la région à l'actuelle sénatrice
Verte Marie-Christine Blandin. En revanche, elle a été
plutôt payante aux dernières municipales
puisque le score des écologistes (15,6 %)
leur a permis d'entrer en force dans l'exécutif
de la maire de Lille, Martine Aubry.
Mardi,
celle-ci était invitée à ouvrir la
journée. Après une attaque en règle
des choix économiques et sociaux du gouvernement,
l'ancienne ministre s'est efforcée de positiver
la stratégie de ses "amis" Verts.
Après
une pique lancée à ces derniers qu'elle
"ne voit pas beaucoup sur le terrain des licenciements",
Mme Aubry a invité les partis de gauche à
"ouvrir le spectre des réponses"et,
"comme au rugby", à "s'appuyer
les uns sur les autres pour faire monter les uns et les
autres". "Ce sont les mêmes qui
licencient et qui polluent, a-t-elle lancé
aux Verts. Alors n'opposons pas nos combats mais transmettons-nous
les virus !"
Ce
soutien prévisible mais plus ardent que prévu,
a réchauffé le c¦ur du secrétaire
national des Verts, Gilles Lemaire, qu'un vote majoritaire
des adhérents pour des listes autonomes conforterait
dans son parti. Plus que la décision, attendue,
des militants du Nord-Pas-de-Calais, celle des Verts de
Rhône-Alpes, qui se sont prononcés le 26
septembre, lui donne bon espoir de voir sa ligne l'emporter.
Les écologistes rhônalpins ont voté
pour l'autonomie à 67 %. Ce vote massif pourrait
avoir un effet de contagion sur l'Ile-de-France qui se
déterminera le 29 novembre. M. Lemaire, en tout
cas, ne "doute plus" de la solidité
de ses troupes franciliennes. Il est "certain",
aussi qu'en Ile-de-France, les Verts n'auront aucune difficulté
à dépasser, "sauf catastrophe",
le seuil fatal des 5 % au premier tour. Et à réaliser
un meilleur score que l'extrême gauche.
Christine
Garin