"Encore un effort, et le PS marseillais sera républicain"

La publication du rapport d'Arnaud Montebourg ainsi que celui du sénateur Bodin sur les méthodes de fonctionnement de la Fédération socialiste des Bouches du Rhône est un tournant majeur dans le conflit qui nous oppose depuis une douzaine d'années aux "responsables" de celle-ci.
Au-delà de détails circonstanciés, nous n'y apprenons pas grand-chose que nous ne savions déjà et que nous avions dénoncé publiquement à de multiples reprises.
Mais pour la première fois des responsables nationaux du Parti Socialiste, et pas n'importe lesquels puisqu'il s'agit du secrétaire national "chargé de la rénovation du parti" et d'un sénateur, président d'une mission de contrôle, ont repris l'essentiel de nos critiques.
Bien sûr les "responsables" locaux démentent et portent plainte. Et bien sûr, hélas, la direction nationale du PS, engluée dans ses équilibres internes entre courants et les conséquences des conditions de son élection essaye de nier la gravité de la situation et de limiter celle-ci à un folklore local. Elle n'échappera pourtant pas à l'obligation d'assumer son devoir, faute de parasiter l'ensemble de sa campagne nationale pour les élections présidentielles, et d'abord ses "primaires".
L'envoi "à la demande de Jean Noël Guérini" d'une commission d'enquête n'est à cet égard qu'une nième manœuvre dilatoire. Combien de commissions d'enquête faudra-t-il pour que les statuts nationaux du Ps soient respectés localement ? Combien de commissions d'enquête faudra-t-il pour reconnaître l'implacable dérive systémique dont est victime cette fédération depuis une douzaine d'années ?
Injection massive de fausses cartes permettant la mise à l'écart des secrétaires de sections refusant de faire acte d'allégeance personnelle, contrôle de la majorité des sections par des personnes dépendant directement ou indirectement du Conseil général et enfin contrôle de la commission des adhésions se sont opérés en quelques mois après la prise de la présidence du conseil général et ont abouti à un verrouillage complet. à partir de là a pu s'opérer la maîtrise des candidatures aux diverses élections aboutissant ainsi au contrôle d'exécutifs locaux en charge de marchés publics.
C'est cela que nous dénoçons comme un système qui n'a rien à voir avec la politique, de gauche ou de droite, mais qui relève de la mainmise sur un parti par des individus poursuivant d'autres objectifs.
C'est pour cela que la Convention Citoyenne a dû se résoudre lors des dernières élections municipales de Marseille à soutenir le maire sortant afin d'empêcher le pire. Au-delà de cette péripétie circonstancielle, l'exigence demeure de rétablir de saines pratiques républicaines dans ce parti. C'est donc sans attendre les décisions d'autrui et fort de nos simples convictions que nous continuerons inlassablement à faire entendre notre voix.
Un grand nombre de femmes et d'hommes qui aspirent à des changements importants ne se reconnaissent pas dans le spectacle donné par la Fédération socialiste des Bouches du Rhône.
Tôt ou tard, d'une manière ou d'une autre, des regroupements s'opéreront qui permettront de tourner la page et de se projeter dans l'avenir avec des réflexions et des projets sérieux. Le plus vite serait le mieux. à cet égard et s'agissant des élections cantonales, nous soutiendrons tous ceux qui sont prêts à écarter Jean Noël Guérini de la présidence du Conseil Général. Il y a une urgence citoyenne à ce que cette institution qui doit assurer notamment l'insertion sociale des plus défavorisés de notre département soit irréprochable.