Par
Michel-François Gauthier
J'adhère
aux prises de position en faveur du oui que vous avancez
J'en rajouterai quelques autres.
1. J'ai été avec beaucoup d'autre et en tant
que secrétaire de Comité d'entreprise en mai
68, acteur des mouvements de l'époque. Nous avions
une formidable espérance de changement. Nous avons
écopé de 13 ans de pouvoir de droite. Je crois
que la situation est comparable car le vote NON est totalement
hétéroclite :
Les "souverainistes" ne veulent à aucun
prix de supranationalité, de décisions à
la majorité qualifiée
D'autres (ATTAC par exemple) votent non car le traité
n'est pas assez fédéraliste., il n'y a pas
assez de supranationalité.
D'autres enfin (globalement la gauche marxiste) ont toujours
été contre la construction européenne
quoiqu'ils en disent. Mais leurs solutions n'a aucune chance
de convaincre les ex "démocraties populaires"
Le NON est donc un NON d'impasse. En tant que telle il favorisera
le camp souverainiste et en politique intérieure,
comme après 68, le camp de l'ordre.
Cela sera d'autant plus facile que la gauche est profondément
divisée quand la droite s'est trouvé un leader
en la personne de Sarkozy.
2. Méfions nous des mouvements d'humeur.
Churchill disait la démocratie est le pire des régimes
excepté tous les autres. Sur la durée, en
démocratie, les excès finissent par trouver
leurs contre-poids... à l'échelle des décennies
et parfois du siècle.
Hitler à été porté au pouvoir
par un référendum dans la joie et l'allégresse
d'un peuple humilié par les vainqueurs de la première
guerre mondiale. Ne l'oublions pas.
A la même époque, le communisme a été
une formidable espérance pour des peuples entiers.
Ceux qui ont goûté à ce paradis préfèrent
actuellement le purgatoire de l'Europe !
Nous assistons actuellement à une montée des
extrêmes qui rappelle la situation du début
des années 30. Restons lucides et comme la convention
qui a rédigé le projet qui est soumis au vote,
cherchons les compromis possibles et acceptables par tous.
3. La réconciliation franco-allemande a été
le point de départ de la construction européenne.
Les décisions ont été politiques, mais
de grands commis de l'état resteront dans l'histoire,
les acteurs essentiels tels Robert Schuman, Jean Monnet,
Jacques Delors. Tous étaient dans cette mouvance
de la gauche de responsabilité, qui a oeuvré
pour l'amélioration pas à pas et non dans
l'idée du grand soir. Car comme le soulignait Jacques
Fauvet il y a près de 40 ans : Ceux qui tirent profit
des révolutions ne sont jamais ceux qui la font.
En 1789, le peuple français a abattu la royauté
et la bourgeoisie s'est installée aux commandes pendant
tout le XIX° siècle.
michel-francois.gauthier@m4x.org
|